Dans sa traduction littérale, le mot chinois "Kung-Fu", désigne celui qui est parvenu à la maîtrise absolue de son art, soit un spécialiste d’une discipline précise. Kung-Fu n’évoque donc initialement rien de plus qu’un travail parfait, en voie d’accomplissement, et ce dans n’importe quel domaine. Le terme se réfère à un excellent niveau et l’on peut par conséquent avoir, par exemple, un " bon Kung-Fu" dans l’art culinaire, celui de la peinture ou encore la musique.
Mais au cours des siècles, le sens de ce mot s’est altéré, si bien que le Kung-Fu désigne désormais celui à qui, une éducation et des exercices spécifiques ont permis d’atteindre un haut niveau dans la maîtrise de l’art du combat, un art armé de la précision d’une science. Ainsi, Kung-Fu est devenu un terme générique recouvrant une multitude de techniques de combats pratiquées avec ou sans arme.
De même, le travail des siècles a modifié la technique du Kung-Fu (puisqu’il existe aujourd’hui plus de 400 styles de Kung-Fu), différentes écoles se sont alors succédées afin de transmettre leur enseignement de cette discipline martiale d’origine indochinoise.
Cette évolution a donné naissance à deux écoles ou deux courants principaux :
Le style de notre école, basé sur des techniques traditionnelles, appartient à l’école de la force douce et s’intitule KUNG-FU TAI NUI CUN. La particularité de celui-ci est qu’il assortit l’art martial proprement dit d’un mode de vie particulier.
Depuis ses origines, remontant au 5ème siècle de notre ère et jusqu’à la première moitié du XXème siècle, le Kung-Fu, de par sa nature et sa raison d’être était destiné à se défendre contre les oppresseurs de la Chine de l’époque voire même à les tuer. Au XXème siècle, le Kung-Fu et par conséquent sa pratique s’est vu être interdit sous le joug du fameux timonier Mao Tsé Toung, lequel considérait qu’il s’agissait d’un héritage culturel de la Chine ancienne avec lequel il fallait rompre les liens.
La raison en était que ce dernier craignait un soulèvement populaire contre le pouvoir en place et que cette éventuelle effervescence aurait été endurcie par une pratique massive du peuple chinois de cet art martial. La timide réhabilitation de certaines valeurs traditionnelles après la mort de Mao, a redonné une nouvelle impulsion au Kung-Fu chinois à condition toutefois qu’il soit conçu et enseigné comme une simple activité culturelle et sportive. Cet état d’esprit engendra une nouvelle forme de pratique désormais encrée dans les mentalités chinoises, connu sous l’appellation de WU SHU, art qui possède aujourd’hui une connotation davantage artistique que martiale.
A l’heure actuelle, des millions de chinois, sans distinction de sexe ou d’âge, pratiquent assidûment l’art du Kung-Fu. Mais le XXème siècle a été également le siècle où le Kung-Fu connaît sa plus grande diffusion à l’échelle planétaire, son enseignement ainsi que sa pratique se sont considérablement répandus. En effet, des clubs, des écoles et universités ont été créés dans de nombreux pays par les maîtres venus d’Asie.
Aujourd’hui, le Kung-Fu n’est plus considéré uniquement comme un art martial au sens strict du terme, sa signification est transcendée au profit d’une acception plus large qui fait de cet art multi-millénaire :